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Chez Madame

16 janvier 2009

Chez Madame... il y a une lettre (part II)

lettre

Un jour j'ai eu mon bac... j'avais dans la tête plein d'envies, plein de souhaits... je n'ai pas du savoir les exprimer puisque je me suis retrouvée inscrite en faculté de droit sans avoir rien demandé... Je pense que c'était pour mon bien que tu avais fait ça, pour que ma vie soit assurée, pour que je puisse reprendre ton cabinet... mais pourquoi ne m'as-tu jamais demandée vers quelles études je voulais me diriger? ou plus exactement pourquoi ... mais c'est trop tard maintenant!!!. J'ai fait deux fois une première année de droit. Je n'aimais pas ça mais je voulais là encore te plaire, te faire plaisir, te ressembler. Alors je me suis accrochée tant que j'ai pu. J'ai même failli y laisser ma peau, un soir d'octobre... il faisait froid... j'avais peur... j'étais toute seule dans une clinique où tu m'avais emmenée parce que j'avais mal au ventre... et puis tu es partie, tu es rentrée à la maison ou Malric t'attendait... pauvre petit chien qui se retrouvait sans toi dans un immense appartement. Je crois pouvoir comprendre. Dans la nuit, je me suis levée pour te chercher, pour t'appeler... et puis plus rien, le trou noir... rien, je ne me souviens de rien... même pas de toi.

Ma vie a repris. J'ai tenté d'oublier. J'ai arrêté mes études. J'ai pris un appartement, celui que ton frère, mon parrain avait pris pour lui et qu'à son décés, mon papy (ton papa) m'a prêté pendant un an... Là encore ton absence. Pas une fois, tu n'as franchi le seuil de "ma" maison.

Là, j'ai rencontré celui qui allait devenir 7 ans plus tard mon mari, le père de mes enfants. Celui que j'ai choisi !!!  J'ai bien compris que je faisais là quelque chose qui ne te plaisait pas. Je le sentais au fond de moi. Mais pour la première fois de ma vie, et je ne comprenais pas encore, je volais de mes propres ailes. Mes petites ailes, bien courtes. Mes petites ailes qui tentaient désespérement de pousser envers et contre tout... envers et contre toi.

Mais mon besoin de toi était toujours intact. J'accourais au moindre appel. Je répondais présente à chaque fois. Ma vie a failli basculer plus d'une fois dans un chemin que je ne voulais pas. Je suis partie, je t'écoutais... mais ma "cellule" me manquait... alors je reprenais "mon" chemin, "ma" vie, "ma" famille.... Moi, moi et encore moi...

A suivre ..... pour la dernière partie !!!

*-*-*-*-*-*

(Cette lettre est assez longue. Je l'ai écrite voici maintenant 5 ans... à la suite de son départ. J'en ai retrouvé le brouillon du texte (que je déchirai une fois la lettre réécrite) et j'ai le besoin de le mettre noir sur blanc après le lui avoir lu et brulé un jour de grand mistral dans le cimetière ou elle repose)

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1 janvier 2009

Chez Madame... il y a une lettre (part I)

lettre

A toi,

Je dois, non pas pour me justifier (je n'en ai plus besoin) expliquer avant de commencer cette lettre te dire que tout ce qui sera écrit ici, tout ce que tu liras dans ces lignes est la simple expression de ce que je ressens, ai ressenti et ressentirai encore longtemps. Mais le fait de l'écrire, le fait de le mettre noir sur blanc va m'alléger, va me permettre d'avancer, va m'enlever ces chaussures de plomb qui me retiennent malgré moi comme clouée au sol.

Je ne sais pas et ne veux pas savoir (d'ailleurs maintenant c'est trop tard) si j'ai été une enfant désirée. Tu disais souvent que ne voulais pas de garçon, que tu ne voulais que des petites filles. J'ai cru longtemps en cette phrase... puis la réalité (enfin celle que je vivais) ne m'a pas paru identique à tes souhaits. C'est comme ça que je l'ai perçu.

Petite fille je voulais te ressembler. Je voulais etre aussi belle que toi. Tu étais pour moi la plus belle de toutes les femmes qui m'entouraient. J'ai tout tenté. J'ai parfois atteint un semblant de ressemblance... mais je ne voyais pas dans tes yeux cette étincelle que j'attendais... non, je ne la voyais pas. Alors je me suis fait toute petite dans mon coin, silencieuse, presque invisible, presque transparente. N'ayant pour tout outil à ma disposition que mes reves et ma poupée. A elle je lui racontais tout ce que je ne pouvais pas te dire à toi, par éducation, par retenue, par pudeur. On ne parle pas avec les enfants dans ma famille, dans ta famille, dans notre famille... pas plus qu'avec les fous ou les imbéciles. Alors moi l'enfant, la petite fille je n'osais pas parler, meme en demandant la permission comme tu nous l'avais enseigné, je ne demandais rien ou pas grand chose. Je voulais que tu me regardes... Je souhaitais que tu me prennes dans tes bras quand j'avais du chagrin (et que je croyais qu'il se voyait sur mon visage)... Je désirais tant que tu me carresses les cheveux autrement que pour les mettre en ordre sur ma tete, autrement que pour en faire une belle tresse dont tu ornais les pointes avec des rubans multicolores que tu faisais de tes mains.... Tes mains, longues et fines, tes mains que je trouvais tellement douces et qui pourtant ne se posaient pas sur mes joues....

Petite fille j'ai gardé pendant des heures la pose que tu souhaitais pour ne déranger personne. J'ai joué en silence sur le carrelage de ma chambre pour que tu puisses te reposer... tu étais souvent "pas bien"... tu prenais des droles de cachet qui me privaient de toi pendant des heures entières. Une autre personne s'occupait de nous pendant ces moments là. Petite fille j'ai fait des betises (pas bien grandes) pour attirer ton attention... mais là encore je n'ai pas su m'y prendre comme il le faut. Je finissais dans ma chambre, dans mon lit, avec un sentiment de ratage évident qui me faisait me sentir encore plus petite que ce que j'étais.

Puis j'ai grandi... normalement... mais j'étais toujours aussi "petite" dans ma tete. Petite non pas par la taille ou le comportement. Non, petite par l'impression de ne pas etre à la hauteur de ce que tu attendais de moi. Je ne comprenais pas tout à fait bien ce que tu voulais. Je ne me sentais pas à ma place... je me sentais ressembler à Cendrillon, toujours plus bas, toujours plus humble, toujours plus petite. Pas à la hauteur. Pas à la hauteur.

A suivre .....

*-*-*-*-*-*

(Cette lettre est assez longue. Je l'ai écrite voici maintenant 5 ans... à la suite de son départ. J'en ai retrouvé le brouillon du texte (que je déchirai une fois la lettre réécrite) et j'ai le besoin de le mettre noir sur blanc après le lui avoir lu et brulé un jour de grand mistral dans le cimetière ou elle repose)

25 décembre 2008

Chez Madame.... il y a Noël

Noël, Noël... Madame réapprend depuis quelques années (très peu à vrai dire, deux ou trois au maximum) à aimer cette fête.

Bien sur quand Madame était petite fille (en fait jusqu'à l'âge de 10/12 ans), Madame aimait bien Noël. Noël ça voulait dire la grande table chez Mamy Magali ou Mémé Marthe selon les années. Noël ça voulait dire les bonnes odeurs de chapon qui cuisait dans le four ou bien le vrai noël provençal dans la maison de Salon.

Noël c'était encore tout son petit monde dans lequel elle sentait bien que rien de mal ne pouvait lui arriver. C'était le regard doux et tendre de Papy Aimé qui faisait le lutin pour l'amuser ou qui récitait "la peso de 40 sous", poème provençal (ou occitan) que tout le monde ne manquait pas de lui réclamer.

Et puis Noël c'était les cadeaux bien sur. Ceux dont elle avait rêvé et ceux qu'elle n'avait même pas imaginer dans ses rêves les plus fous. Comme cette immense poupée, presque aussi grande qu'elle, avec ses beaux cheveux noirs et sa belle robe rose.

Et puis un jour cette magie c'est interrompue. Non pas que Madame ne croyait plus au Papa Noël (elle y croit encore aujourd'hui) mais cette année là, la Mère de Madame en avait décidé autrement. La Mère de Madame avait décidé de divorcer du Père de Madame... et pour elle qui disait divorce disait divorce. Plus rien de rien ne devait exister entre elle et l'homme avec lequel elle avait partage 13 ans de sa vie et avec lequel elle avait eu deux enfants.

Donc Noël c'était une année chez Elle, une année chez Lui. Elle en avait décidé ainsi. A nous de faire avec que ça nous plaise ou non. Elle voulait changer de vie. Elle changeait par la même occasion celle des autres sans leur demander leur avis. Noël n'a plus jamais été pareil depuis ce jour là.

Et puis Madame a rencontré Monsieur. Ils ont eu des enfants. Et ils ont fait leur propre Noël pour leurs enfants à eux. Mais Madame n'était pas pleinement heureuse. Il manquait quelque chose.... La Mère de Madame, quand elle en avait l'occasion, partagé le repas du réveillon avec eux. Mais si Madame invitait son Père, la Mère de Madame ne venait pas ou faisait en sorte de faire une apparition furtive histoire de donner à "ses" petits enfants leurs paquets cadeaux (généralement le 24 décembre vers 19 heures).

Madame n'a plus ni son Père ni sa Mère... partis vers d'autres cieux... Mais Madame doit avouer que depuis Madame sa Mère n'est plus, les noëls sont plus doux, les noëls sont plus tendres, les noëls sont plus joyeux.

Alors Madame est plus heureuse et Madame vous souhaite

noel

21 septembre 2008

Chez Madame... il y a La Massaliote

Les vacances de Madame sont terminées depuis un certain temps déjà. Mais voilà, il y a quelques temps Madame a fait un rêve... un rêve étrange autant que pénétrant. Madame, sans vouloir copier Mr Verlaine, a écrit ce rêve dans un document. Madame a cogiter pendant des jours et des jours, des heures et des heures, de jour comme de nuit. Et puis un jour Madame a rencontré quelqu'un. Madame pourrait dire son Bon Génie, celui de la lampe, l'Aladin des contes des Milles et unes nuits.

Ce jour là, Madame s'est lancée. Madame a parlé de son envie, de son rêve, de son désir. Et le Bon Génie lui a répondu:

- "Mais Madame, les rêves sont faits pour être réalisés".

Madame en est restée toute absourdie. Son rêve prenait corps. Son rêve prenait vie. Et voilà Madame pleinement investie dans la réalisation de ce qu'un jour elle avait pensé, de qu'un jour elle avait envisagé sans jamais trop y croire.

Son rêve me direz-vous mais quel est-il?

Son rêve vous en avez l'affiche : une marche, une simple marche dans sa ville. Une marche qui le 5 octobre prochain va pour la 1ère fois dans sa ville unir toutes les femmes qui le souhaiteront, le désireront, le voudront. Main dans la main, elles vont marcher. De tous les âges, de tous les milieux, de toutes les couleurs (oui de toutes les couleurs, Madame veut des couleurs), nous allons nous mobiliser.... je ne dirai pas pourquoi l'affiche parle d'elle même. Là encore, un cadeau d'une amie qui habite loin et qui ne pourrai pas être avec Madame. Alors pour être avec Madame ce jour là elle lui a offert son affiche.

Voilà, les vacances de Madame sont loin, sont terminées.

21 juin 2008

Chez Madame il y a... les vacances

Fond_images_chez_madame

Madame a besoin de se reposer un peu. Non pas que l'écriture l'ennuie ou la fatigue, loin de là. Mais l'été arrivant, le soleil étant revenu, Madame a envie, tout comme la cigale de sortir un peu de sa coquille, de voir le monde, le regarder autour d'elle.

Alors Madame se repose, ne pense à rien ou pas grand chose. Madame a envie de mettre ses petites cellules grises en vacances.

Fare niente. Sieste. Balades. Soleil. Mer. Plage. Repos ...

Voilà de quoi Madame a envie en ses premiers jours d'été. Mais Madame reviendra, promis, juré. Madame ne peut pas partir bien loin. Madame réécrira. Madame ne peut pas se passer d'écrire.

Alors à bientôt. Alors bonnes vacances. Alors bel été....

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15 juin 2008

Chez Madame il y a ... le mail art

Cinq participations pour un premier concours. Pas mal. On aurait pu mieux faire mais c'est bien tout de même. Alors pas de vote pour cette fois-ci, juste une exposition des 5 oeuvres que j'ai reçues.

01_babette
Babette

02_Chlo_
Chloé

03___Gigi
Ginette

04___Christine
Christine

05___Sylvie
Lulu

5 juin 2008

Seule sur le bord du chemin...

seul

Elle devrait pourtant en avoir l'habitude mais c'est un état de fait qu'Elle gère de moins en moins bien. Pour vivre Elle a besoin des autres. Pour vivre Elle a besoin de ne pas être seule. Bien sur il y a sa famille. Celle d'où Elle vient, réduite à sa plus simple expression. Puis celle qu'Elle a créée. Cette cellule soit disant familiale qui éclate de toutes parts. Dans laquelle il existe un lien, certes un lien fort, mais qui avec le temps devient de plus en plus élastique.

Ces enfants sont grands. Ils commencent leur vie d'hommes. Ils ont besoin d'Elle encore mais d'une autre façon. Ils ne s'embarrassent pas de détails qui pour Elle sont importants. Ils ont cette faculté qu'à la jeunesse de foncer droit devant. Ils y croient encore.

Certes Elle a son mari. Mais lui aussi vit sa vie d'homme et elle ne correspond plus en partie à ce qu'Elle avait cru vivre à ses côtés. Tout n'est pas mauvais mais tout n'est pas bon non plus. Leurs chemins se sont tout doucement éloignés l'un de l'autre. De temps en temps un pont est jeté entre les deux rives. De temps en temps des moments d'accord presque parfait existent encore. Mais la plupart du temps, le constat est amer, ils vivent chacun sur leur propre planète.

Une force d'inertie incroyable provenant de son Homme, lui a longtemps sapé le moral. Elle appellait cela "la douche froide". D'un côté plein de bonnes et sincères intentions qui ne vont pas plus loin que l'instant des paroles qui les prononcent. Non pas par volonté pure et simple. Plutôt par inconstance, par néglicence.

Est ce là le fait de nombreuses années communes qui ont érodé les contours de leur personnalité? Elle n'en sait rien. Elle voudrait croire toujours et encore en ces nombreuses promesses non tenues. Elle sait pourtant qu'il ne le fait pas exprés. Elle sait pourtant qu'il ne les tiendra pas ou peu. Mais Elle ne peut pas s'empêcher de vouloir y croire. De moins en moins cependant. Elle ne va plus ainsi au devant de désillusions qui lui brisaient le coeur. Elle n'attend plus rien ou pas grand chose. La surprise sera plus grande si les promesses se réalisent un jour. Mais avec des "si" des promesses on peut en faire !!!

Décidemment nous n'avons pas la même vie. Nous ne vivons pas sur la même terre.

D'être seule sur le bord du chemin, c'est par moment le sentiment qu'Elle ressent !!!

Ce texte a été écrit suite à une conversation téléphonique avec une amie dont le mari, actuellement en convalescence, avait des "sautes d'humeurs" qui parfois la laissait sur le bord du chemin, proche de la solitude et de l'incompréhension... Ses mots ressemblaient tellement aux miens que je me suis sentie d'un seul coup d'un seul beaucoup moins seule sur le bord du chemin !!! 

1 juin 2008

Elle et Moi - Elle est Moi - Et l'Emoi...

miroir

Avant de commencer je voudrai remercier Coumarine qui par son texte "Femme Complète" m'a permis de réécrire, de remanier, d'arranger ce texte caché dans mes papiers, oublié (enfin presque) mais jamais publié... Aujourd'hui j'ose montrer mes faiblesses.

Elle et Moi :
Nous sommes deux et pourtant, je ne suis qu'une. Un peu comme un Gémeaux, un Poisson, je suis double. Longtemps Moi a été caché par Elle. Elle avait pris le pas, l'habitude d'être devant et Moi toujours derrière. Elle se taisait. Elle acceptait. Elle était enfermée dans un carcan que son éducation de "jeune fille comme il faut" lui interdisait de briser. Elle avançait tranquillement sans se poser trop de question...

Et pourtant Moi j'étais là, tapie au plus profond d'Elle et par moment j'envoyais des coups de pieds rageurs dans la montagne d'habitudes, dans la montagne de gestes quotidiens, dans la montagne de non-dits... mais il paraissait évident qu'à ce moment là, Elle n'était pas prête à les entendre, à les écouter, à les accepter.

Elle est Moi :
Nous avons vécu comme ça pendant des années. Moi laissant passer Elle et Elle n'osant pas faire grand chose. Timide, maladivement timide. Toujours à se cacher derrière quelqu'un. Toujours à s'excuser de déranger quelqu'un. Toujours à courir après quelqu'un. Toujours à attendre quelqu'un.

Parfois Moi je me révoltais, j'essayais de lui faire comprendre qu'Elle avait quelque chose à dire, qu'Elle avait quelque chose à exprimer mais Elle ne voulait rien savoir. Et pourtant Elle c'est Moi et Moi c'est Elle.

Comme il était facile pour Elle d'être comme ça. Sans remous, sans heurts, sans cris. Parce qu'Elle a peur du bruit, des cris, des heurts... Elle jouait toujours le jeu au mépris de Moi. Elle adouciçait toujours les angles à mon corps défendant. Elle était toujours au milieu à prendre les "mauvais coups" pour protéger les autres, entre l'enclume et le marteau, Elle était là.

Et Moi, je bouillais. Et Moi, je trouvais l'habit trop étroit, trop petit, trop terne... et Moi, je voulais sortir. Et Moi Ego Je.... voilà ce que Moi entendait quand Moi voulait sa place à Elle et dire "Je..." suis, veux, demande.

Et l'Emoi :
Il a fallu à Moi des années de souffrance intérieure pour qu'Elle accepte de comprendre que nous avions Elle et Moi quelque chose à faire ensemble, la main dans la main, côte à côte. Et l'Emoi de pouvoir enfin sortir de sa coquille. Moi est passé devant, par moment un peu trop... mais Elle et Moi sommes en apprentissage. Par moment il y a des ratées. Par moment il y a des coups de gueule entre Elle et Moi, mais Moi prend le dessus le plus souvent et Elle et Moi nous nous réconcilions. Nous trouvons notre voie pas à pas.

"Bonjour, c'est Moi qui vous parle...".

Plus jamais et Moi l'a juré à Elle, plus jamais, Nous ne passerons derrière quelqu'un. Plus jamais nous ne nous identifirons par rapport à quelqu'un. Nous, Elle et Moi, sommes une personne à part entière (même si nous sommes double) et notre première grande victoire a été de nous accepter telle que nous sommes et d'oser le montrer à la face du monde.

27 mai 2008

Mère ou Maman...

testament

Elle a toujours fait la différence entre les mots "mère" et "maman". Elle a comme tout le monde eu une mère mais a-t-elle eu une maman. Parfois, souvent même Elle a des doutes.

Une mère, c'est facile. Il suffit de porter un enfant dans son sein. De le mettre au monde. Et on devient mère.

Une maman, c'est plus difficile. Une maman, elle est là, tout le temps. Le jour. La nuit. Elle parle. Elle caresse. Elle soigne. Elle console. Elle caline. Elle aime tout simplement.

Elle, en regardant derrière Elle, s'aperçoit que tous ces verbes n'ont aucune résonnance dans son coeur. Elle s'aperçoit que tous ces verbes sont vides de sens dans sa vie. Elle sait qu'elle a couru "derrière sa maman" toute sa vie. Elle sait aujourd'hui qu'elle avait une mère qui n'était pas une maman.

10:30, un dimanche de juillet. La chaleur envahissait déjà la ville. Le téléphone sonne. C'est fini. Monique a fini sa vie sur ce lit de ce que l'on peut appeler maison de repos. Elle a envie de dire "mouroir". Plus personne, plus aucun établissement ne savait que faire d'elle... pendant 3 semaines, d'ambulance en chambre, de clinique en maison, elle s'est "promenée".

Elle et son frère sont sur le bord du chemin. Seuls. Définitivement seuls. Les larmes bien sur. La douleur évidente d'avoir perdu quelqu'un d'irremplaçable. Mais aussi le soulagement de ne plus avoir à chercher comment l'atteindre, comment lui parler, comment l'approcher.

Trois semaines fortes, trois semaines qui compte pour Elle plus que les cinquantes dernières années. Trois semaines ou en peu de mots, avec quelques regards, quelques gestes tout a été dit. Le seul "je t'aime" qu'Elle a reçu de celle qui était devenue sa maman, Elle l'a reçu dans ces jours là.

Dernière réconciliation après deux ans sans un mot, sans un geste, sans un regard. Dernière réconciliation avant le départ... mais pas dernier coup de canif dans le contrat tacite passé entre une maman et son enfant. Non, le dernier Elle ne l'a découvert que quelques jours plus tard. Avec horreur pour ce qu'il représentait, avec effroi de ce qu'il comportait comme négation....

Sa maman, au delà de son départ programmé, voulu, souhaité, l'avait renié. Son testament ne lui reconnaissait même pas le droit d'exister... Sa mère n'avait qu'un fils, son légataire universel.

Aujourd'hui Elle sait qu'elle avait une mère et non une maman !!!

22 mai 2008

Chez Madame il y a ... les cartes postales

voyages

Madame a toujours voulu une chose, une chose qui, à ce jour, ne s'est jamais réellement réalisée. Madame a toujours voulu voyager. Peu importe la destination. Voyager pour le plaisir de partir et pour le plaisir de revenir. Non, ça ne s'est jamais trouver, ça ne s'est jamais fait.

Enfant bien sur à l'occasion de vacances d'été (dont Madame reparlera surement bientôt) elle a, avec frère et cousins, rouler un peu sa bosse dans l'automobile de ses grands parents maternels. Un petit bout d'Espagne, Un petit bout de Suisse.... plus tard avec celui qui allait devenir son mari, un petit morceau de la Normandie, un petit morceau de l'Italie, un gros morceau des Landes... et puis la Corse en voyage de noces...

Ah le joli mot que celui de voyage... Il ouvre à Madame des horizons lointains, des paysages inconnus, des visages différents. Il apporte à Madame une part de rêve mais aussi une part de souffrance. Comme des petits coups de canifs, comme des petites griffures qui ne s'effacent pas, qui sont à vif chaque fois qu'elle entend ce mot "voyage"....

Souvent autour de Madame, les gens s'en vont, les gens s'en viennent. Et Madame reste là, enviant ce départ tout autant que leur retour. Alors Madame, à chaque départ annoncé, demande qu'on lui envoit une carte postale ou qu'on lui ramène une carte postale.

Elle voyage ainsi par procuration....

Il  y a toujours eu une raison (peu importe si elle fut bonne ou mauvaise) au fait que Madame ne soit jamais partie. Une fois, pas l'argent à dépenser en "futilités". Une fois, un "non" strict et ferme d'une mère intransigeante. Une fois, la famille qu'il faut aller visiter; ils sont vieux tu comprends...

Et Madame qui comprend son désir de partir?
Et Madame qui comprend son envie de valise?
Et Madame qui comprend son besoin d'évasion?

Madame se pose la question. Mais Madame sait qu'un jour, elle prendra un avion, un bateau, une voiture, un train,... Madame prendre n'importe quoi et Madame fermera sa valise !!!

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